Campagne d’affichage contre la corruption : l’exemple doit venir d’en haut

22 juillet 2013

Campagne d’affichage contre la corruption : l’exemple doit venir d’en haut

Depuis bientôt deux semaines, les rues de la capitale ivoirienne ont vu apparaître des affiches publicitaires fustigeant les ravages de la corruption. La corruption, quel mal insidieux, il faut la combattre. Le gouvernement ivoirien vient donc de lancer une vaste campagne de lutte contre la corruption. Elle va coûter la modique somme de 81 milliards de fcfa (rien que çà) au contribuable ivoirien.

On serait tenté de féliciter le gouvernement pour tant d’engagement a lutter contre ce fléau. D’autant plus que le classement 2012 de l’Indice de Perception de la Corruption publié par Transparency International classe le pays au 130ème rang sur 180 pays avec un score de 29 sur 100. Il y a donc urgence a agir. Sauf que certains semblent ne pas se sentir concerne par cette campagne.

Campagne de lutte contre la corruption
Campagne de lutte contre la corruption

Ainsi, dans sa dernière parution le mensuel d’informations La Lettre du Continent révèle : le DG de la poste de Côte d’Ivoire, Mamadou Konaté, a attribué début juillet à son neveu et patron de N-Micro service bureautique (Nmdb), Youssouf Nabi Touré, le marché de rénovation des postes de Tafiré, Kong et Diawala, trois villes du nord du pays. Ce contrat, attribué de gré à gré, avoisinerait 80 millions fcfa. Youssouf Nabi Touré, qui ne possède pas de société de Btp à son nom, est le fournisseur exclusif de La Poste ivoirienne. Il préside également la Fondation Nabintou Cissé – la mère d’Alassane Ouattara. Dans la foulée, Mamadou Konaté a attribué à sa belle-sœur, Coulibaly Adjara-Sery, DG de la Société ivoirienne de travaux, d’études, de réalisation et de maintenance (Siterm), la rénovation de quatre autres bureaux de poste des villes de M’Bengué, Niellé, Dikodougou et Sinématiali (nord).

En somme,  l’Etat lui même tout en faisant cette campagne, laisse perdurer des pratiques de mauvaise gouvernance au sein même du gouvernement.Cette campagne s’adresse a qui alors finalement? Il ne sert a rien de dire aux citoyens que la corruption est mauvaise si au gouvernement même c’est la chose la mieux partagée. L’exemple doit venir d’en haut. Sinon dépenser des centaines de millions d’argent public juste pour polluer le paysage urbain avec des campagnes anti-corruption ne sert strictement a rien.Pour boucler la boucle, la promotion de cette campagne a été confiée à une agence de communication dans des conditions de totale opacité. Vous avez dit corruption?

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