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Le désordre et nous

 

 Il est une affirmation simple, presqu’une lapalissade : il n’y pas d’ordre social s’il n’y pas d’ordre public.  Pourtant, sous nos tropiques, l’ordre n’est pas la valeur la mieux partagée. D’aucun diront « c’est comme ça on est », pour dire rien à faire, on s’assume comme ça. Pourtant le désordre ambiant est bien à l’origine de nombres de nos maux. Corruption, accidents, échec, sous développement,  guerre etc… tout ces fléaux traduisent une même vérité : sans ordre c’est le chaos. Le célèbre ganster Mesrine affirmait que lorsqu’il braquait une banque, il n’avait pas le sentiment d’enfreindre la loi mais seulement de voler un plus voleur que lui. Au regard de cet exemple on peut penser que la gravité de cet acte est minime, qu’il ne s’agit que d’argent.  Mais Mesrine, quand les choses tournait mal n’hésitait pas à faire usage de violence, et à cause de ce désordre qu’il semait des êtres humains perdaient la vie. Nul ne peut décider d’outrepasser les règles fondant l’ordre établit, sinon on créé le désordre, ce qui peut avoir de terribles conséquences.

Le désordre quel qu’en soit sa justification n’a pas sa place. L’homme a besoin de règles, il a besoin d’ordre,  sinon il retombe à l’état de nature et à l’état de nature l’homme est un loup pour l’homme. Les hommes sont naturellement poussés par leurs désirs, ils cherchent à améliorer leurs conditions au détriment des autres. Le conducteur de taxi ou de gbakas ne se préoccupera pas alors de savoir s’il a la priorité ou non, il veut juste avancer.  S’il n’y a rien ni personne pour les en empêcher, les hommes ont tendance à s’entre-tuer. ainsi, un pro ceci tuera un pro cela juste par ce que le désordre ambiant règne, et que même dans leurs têtes, leurs idées sont désordonnées. Pour atteindre leur but, les hommes n’hésitent donc pas à s’en prendre aux autres hommes, sans ordre c’est la guerre de tous contre tous!

Les lois établissent l’ordre social, elles permettent d’élever les rapports sociaux au dessus de la barbarie et de la violence qui régneraient chez des hommes sans lois.  Bien sûr,certains se diront rebelles, révolutionnaires. Mais qu’est ce alors qu’un révolutionnaire?  Bernard Shaw disait : « un révolutionnaire est celui qui désire mettre au placard l’ordre social existant afin d’en essayer un autre » .  Le révolutionnaire n’est donc pas celui qui sème le désordre, mais celui que justement veut que les choses rentrent dans l’ordre. Il faut bien le comprendre, en aucune façon le désordre n’a sa place dans nos sociétés ni nul part d’ailleurs. Dans « Gorgias » de Platon, Socrate affirme à Calliclèce que dans le corps la règle et l’ordre ont pour effet la santé et la force. De la même manière l’âme ne sera bonne que si elle est réglée et ordonnée. L’ordre et la règle dans l’âme s’appellent l’égalité aux lois et c’est ce qui fait des hommes justes.

Alors oui, pour beaucoup l’ordre entrave la liberté, l’ordre fait peur. Pour certain l’ordre c’est le proviseur de l’école qui au moindre retard à l’école applique les châtiments les plus durs. Pour d’autres l’ordre, c’est la mère de famille qui s’époumone à longueur de journée pour que nous rangions nos chambres.  A l’évidence, certain n’hésiteront pas à opposer que dans la vie il faut un peu de désordre pour rompre la monotonie du quotidien, pour eux une existence qui serait parfaitement ordonnée manquerait de charme, que piment!  Il faut alors s’insurger contre cet amalgame entre l’ordre la raison, entre l’ordre et la psycho rigidité. En faisant valoir les vertus de l’ordre il ne s’agit pas d’être purement raisonnable, bien au contraire, il s’agit de trouver les bonnes limites entre la raison et la passion. Khalil Gibran disait : « votre raison et votre passion sont comme le voile et le gouvernail de votre âme qui navigue de ports en ports. Si votre gouvernail ou votre voile se brise, vous pouvez être ballotté ou aller à la dérive. Car la raison régnant seul est une force qui brise l’élan et la passion livrée à elle même est une flamme qui se consume jusqu’à sa propre extinction ».

Il ne s’agit pas d’être beaucoup trop stricte mais de se prescrire les lois qui permettent de maintenir le bon équilibre. L’ordre n’est pas réducteur, bien au contraire écrivait Charles Peguy, « l’ordre seul fait en définitive la liberté ».  Le désordre fait la servitude.  Le désordre perturbe les relations humaines et donne une mauvaise image de nous. Combien de fois n’avez vous pas entendu les adjamélais être assimilé au désordre même?  Mettre en ordre c’est se prendre en main. Et dans un monde où l’on ne peut se laisser vivre, où l’on doit se prendre en main, le désordre n’a pas sa place.  Pour vivre dans cette société nos idées doivent être en ordre, sinon comment communiquer une idée embrouillée? Ce qui caractérise l’intellectuel, l’éclaireur des masses, c’est sa capacité à s’émouvoir pour autrui, c’est cette capacité d’ordonnancement de ses sentiments et de ses idées. Il ne doit pas se laisser dépasser par ses émotions, il ne doit pas non plus être purement rationnel. En somme, il doit mettre ses sentiments au service de son argumentation.

Par delà toutes ces considérations il y a l’ordre universel, celui qui régit les lois de l’univers. L’univers tout entier est en ordre et obéit à des lois. L’ordre est le plus fort et retrouvera toujours ses droits. C’est dans l’ordre des choses.


Campagne d’affichage contre la corruption : l’exemple doit venir d’en haut

Depuis bientôt deux semaines, les rues de la capitale ivoirienne ont vu apparaître des affiches publicitaires fustigeant les ravages de la corruption. La corruption, quel mal insidieux, il faut la combattre. Le gouvernement ivoirien vient donc de lancer une vaste campagne de lutte contre la corruption. Elle va coûter la modique somme de 81 milliards de fcfa (rien que çà) au contribuable ivoirien.

On serait tenté de féliciter le gouvernement pour tant d’engagement a lutter contre ce fléau. D’autant plus que le classement 2012 de l’Indice de Perception de la Corruption publié par Transparency International classe le pays au 130ème rang sur 180 pays avec un score de 29 sur 100. Il y a donc urgence a agir. Sauf que certains semblent ne pas se sentir concerne par cette campagne.

Campagne de lutte contre la corruption
Campagne de lutte contre la corruption

Ainsi, dans sa dernière parution le mensuel d’informations La Lettre du Continent révèle : le DG de la poste de Côte d’Ivoire, Mamadou Konaté, a attribué début juillet à son neveu et patron de N-Micro service bureautique (Nmdb), Youssouf Nabi Touré, le marché de rénovation des postes de Tafiré, Kong et Diawala, trois villes du nord du pays. Ce contrat, attribué de gré à gré, avoisinerait 80 millions fcfa. Youssouf Nabi Touré, qui ne possède pas de société de Btp à son nom, est le fournisseur exclusif de La Poste ivoirienne. Il préside également la Fondation Nabintou Cissé – la mère d’Alassane Ouattara. Dans la foulée, Mamadou Konaté a attribué à sa belle-sœur, Coulibaly Adjara-Sery, DG de la Société ivoirienne de travaux, d’études, de réalisation et de maintenance (Siterm), la rénovation de quatre autres bureaux de poste des villes de M’Bengué, Niellé, Dikodougou et Sinématiali (nord).

En somme,  l’Etat lui même tout en faisant cette campagne, laisse perdurer des pratiques de mauvaise gouvernance au sein même du gouvernement.Cette campagne s’adresse a qui alors finalement? Il ne sert a rien de dire aux citoyens que la corruption est mauvaise si au gouvernement même c’est la chose la mieux partagée. L’exemple doit venir d’en haut. Sinon dépenser des centaines de millions d’argent public juste pour polluer le paysage urbain avec des campagnes anti-corruption ne sert strictement a rien.Pour boucler la boucle, la promotion de cette campagne a été confiée à une agence de communication dans des conditions de totale opacité. Vous avez dit corruption?


Fête de génération à Attécoubé

Kaolin badigeonné sur tout le coprs,  attiéké en abondance, jeunes filles parées des plus beaux joyaux, chants de louange en langue ébrié, danses guerrières et fusils de chasse. Bienvenue à la fête de sortie des générations AGBAN et DOGBA.

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Il est 14H ce Samedi 27 Avril quand les premiers danseurs font leur apparition. Avant eux les tambour avait déja donné le top. Dans les minutes qui suivent toute la rue est envahie de centaines de jeunes hommes badigeonnés sur tout le corps de Kaolin, tors nus et pagne noué autour de la taille.Ce sont les membres des générations Agban et Dogba.La fête de génération est une fête initiatique. Elle est marquée par cette cérémonie à l’issue de laquelle, ces jeunes, désormais adultes, accèdent au droit de prendre la parole au cours des assemblées, à gérer les affaires du village. Les Ebriés comptent encore parmi les rares groupes ethniques en côte d’ivoire à avoir conserver leur patrimoine culturel.Le véritable nom de ce peuple est plutot « Tchaman », le nom Ebrié leur a été donné par les Abouré, leurs adversaires histotiques. Etymologiquement, le mot signifie « les hommes charbon« . A l’époque donc, le nom Ebrié, pour les Abouré, avait alors une connotation péjorative. Pour une raison qui lui était propre, le colon a choisi ce nom plutôt que  Tchaman. L’appellation Tchaman tend aujourd’hui à disparaître, au profit de Atchan, qui à l’origine était une fatrie.

La fête de génération s’expriment par des chants et  danses traditionnelles scandés par les femmes du groupe, pendant que les hommes, par catégories d’âge et de rang, font des démonstrations de danses mystiques et guérrières. Ils sont précédés par le guerrier, la tête de pont de la génération, appelé à être la lanterne, le représentant de toute une  génération. Jadis le guerrier était choisi par les  membres de sa classe d’âge pour son courage, sa force physique, sa puissance mystique. Mais le guerrier de ce Samedi a été chosis par ses pairs  pour son éthique, son intégrité et sa probité morale.On le reconnait tout de suite par sa tenue  faite en étoffe de foin couleur  verte, son corps recouvert d’un enduit noir, des bandes en rouge et des miroirs en forme de cercle de petit diamètre sur un haut chapeau noir.

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Au moment de sa sortie officielle les autres membres de sa génération forme une véritable haie de sécurité autour de lui. Sa sortie a été ainsi plusieurs fois décalé de quelques minutes à chaque fois. C’est que l’evenement a au aussi, semble t-il, un très fort coté mystique. Toutes les précutions doivent donc être prise. Ici pas d’improvisation.

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Quand il sort enfin les tambours s’emballent dans un rythme endiablé. Suivit et entouré par les siens le guerrier debute une danse faite de petits pas saccadés d’une intensité  fulgurante et des gestes avec les mains surmontées de deux petits sabres, le tout dans un rythme qui allie transe , spectacle et férocité.

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Mais cette demonstration de danse et chants mystiques n’est pas une sorte de demonstration de rites ou d’esprits ésotérique. Tout cela n’est que  la culture et tradition à l’état pur.

S’en suivra la procession des femmes sur l’artère menant de la chapelle catholique en allant vers le marché. En rang serré, elles exécutent une chorographie millimétrée.Photo0503

Pendant ce temps le guerrier après une heure et demi de danse semble épuisé. Il se courbe,puis finit pas s’agenouiller. On lui apporte à boire pendant que des ainés le galvanise. Il faut se relever et continuer la procession. Photo0498

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Ce soir la célébration se terminera par des grandes rejouissances. Nourritures et boissons seront à toutes les tables. Et une nouvelle génération sera au pouvoir. A charge pour elle de veiller sur la communauté et de perpétuer ses rites.


Côte d’Ivoire : Louis Dreyfus et l’État signent pour des terres, mais quid des paysans ?

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À l’occasion de son séjour en Côte d’Ivoire, la présidente et principale actionnaire du groupe de négoce de matières premières Louis Dreyfus a signé le 31 janvier dernier un accord stratégique avec le ministre ivoirien de l’agriculture pour la mise à disposition de plusieurs milliers d’hectares de terres cultivables dans le nord du pays pour la production du riz. On ne peut cependant s’empêcher de s’interroger sur la légitimité d’un tel contrat tant les zones d’ombres sont nombreuses.

De prime abord on pourrait penser que ce projet est une bonne nouvelle ; d’autant plus que ce projet est prévu pour être réalisé dans les régions du Poro, de la Bagoué et du Tchologo qui comptent parmi les plus pauvres de la Côte d’Ivoire. Il permettra aux dires du Ministre de l’agriculture «de consolider les acquis des petits planteurs». Pourtant, on peut se demander de quels acquis il s’agit quand on sait que tous ces paysans n’ont aucune sécurisation juridique de leurs droits de propriété. Il est, de ce point de vue, curieux de constater que cet accord soit justement passé entre l’Etat de Côte d’Ivoire et le Groupe Louis-Dreyfus. A aucun niveau les paysans, qui sont sensés être les principaux bénéficiaires de ce projet, n’ont été associés à la négociation et la signature de cet accord. La déclaration de Margarita Louis-Dreyfus selon laquelle ces terres appartiennent et resteront la propriété des paysans dénote que soit elle méconnait la situation foncière en Côte d’Ivoire soit que cet accord n’est rien d’autre qu’un accaparement des terres du Nord ivoirien.

En effet et contrairement à ce qu’elle affirme, les terres des régions du Poro, de la Bagoué et du Tchologo n’appartiennent pas légalement aux paysans mais bien à l’Etat qui les en a tout bonnement spolié dès après les indépendances en déclarant que la terre lui appartenait, se substituant ainsi aux colons. Ces paysans qui exploitent pourtant ces terres depuis plusieurs générations n’ont aucun titre de propriété sur ces terres. L’Etat qui distribue donc des droits d’exploitation à de grandes sociétés étrangères en laissant les véritables propriétaires subir.

Personne ne sait au final ce que contient véritablement cet accord à part la promesse d’un investissement de 30 milliards de F CFA. Mais dans un pays désillusionné des promesses de pluies de milliards de simples slogans ne suffisent plus. Il faut plus de transparence. Quelles sont les termes de cette transaction? Que gagnent les paysans? Que deviennent leurs droits coutumiers sur ces terres? Dans un pays comme la Côte d’Ivoire où il n’y a pas de marché du foncier rural, parce qu’il n’y a pas de propriété et donc pas d’évaluation « subjective » de la valeur de la terre par des propriétaires comment établir le prix d’un hectare de terre ? Ce sont autant de question qui restent en suspens et suscitent des inquiétudes.

Les contreparties en termes d’investissements, de création d’emplois, de développement d’infrastructures et de formations des paysans ne suffisent certainement pas à assurer aux paysans de tirer le meilleur profit de ce projet. Les transactions foncières présentent toujours quasiment autant d’opportunités (investissements, emplois, développement économique, etc.) que de risques (les populations locales peuvent perdre l’accès à leur terre de laquelle dépend leur propre sécurité alimentaire).

Des réformes foncières doivent donc être impérativement menées dans le sens de (1) la reconnaissance de la légitimité des droits fonciers des populations et (2) leur sécurisation par des mécanismes juridiques appropriés et (3) facilitation de l’accès à la propriété privée de la terre, en simplifiant les procédures et en réduisant les coûts de délivrance des titres de propriété. Il faut dans ce sens reformer la loi n° 98-750 du 23 décembre 1998 qui contient en elle-même tous les germes de son échec. En effet plus de 16 ans après son adoption 98% des terres du domaine foncier rural restent soumis au droit coutumier et seulement 2% au droit positif. Pourquoi ? Parce que la réforme visait non pas à protéger les institutions de propriété coutumières mais plutôt à leur substituer des règles de propriété modernes. La conséquence est que l’on s’est vite retrouvé dans une situation ou cohabitent deux institutions parallèles, les populations rurales dans bien des cas préférant se référer au droit coutumier qu’au droit moderne.

La réforme de 1998 fut une reforme de façade, une enveloppe vide. Pis, elle est anti-propriétariste vu qu’elle donnait dix ans (soit jusqu’en 2008) aux propriétaires coutumiers pour prouver leur propriété sur « leurs » terres. Ce qui fait qu’en 2012 seuls 200 titres de propriété avait pu être délivrés. La réforme que nous appelons de nos vœux devra alors associer les populations rurales dans l’optique de trouver les bons mécanismes de protection de leur droits. Il est illusoire de penser pouvoir changer les conditions économiques et sociales des populations rurales si les réformes ne sont pas conformes à leurs coutumes et institutions locales. En attendant il serait souhaitable que l’Etat ivoirien et le groupe Louis Dreyfus clarifient les termes de cet accord portant sur 200.000 hectares et le rendre public. Jamais aucun développement n’a pu se faire sans reconnaissance des droits de propriété.

La Côte d’Ivoire qui rêve d’émergence a là un défi majeur à relever. La réforme du foncier en Côte d’Ivoire nécessite non seulement la reconnaissance des droits de propriété des populations mais aussi la reconnaissance de leurs institutions foncières.


FHB : des navettes à l’université

C’est de l’ironie vous l’aurez compris. Pourquoi? parce que le gouvernement ivoirien vient de mettre à la disposition des étuiants de l’Université Félix Houphouet Boigny (FHB) de jolies navettes flambants neuves. Leur rôle : transporter les étudiants dans l’intérieur du campus.A première vue rien de spécial.La chose devient cauccasse quand on intérroge les étudiants.En effet pour eux ces navettes ne sont qu’un éffet d’annonce, une décoration pour faire jolie alors que dans les amphis et laboratoires tout manque. En effet, depuis la réouverture de l’Université étudiants et enseignants vivent un véritable calvaire. Salles exigues et non climatisées,pas de micros,les laboratoires et les bibliothèques ne sont pas équipés, les bureaux des professeurs sont vides, les toilettes pour les étudiants non fonctionnelles ect….

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En fait, il y a tellment d’autres priorités que les étudiants et enseignants auraient préférés que leur conditions de travail soient améliorées plutot que le confort de leur déplacement à l’intérieur du campus. Parce qu’à la vérité,il est surréaliste de monter en navette et d’être ensuite obligé de prendre cours debout parce qu’il n’y a plus de place dans l’amphi.

Quand on sait que 175 milliards de F CFA ont été dépensés pour « ça » on finit par se dire que l’ancienne université de Cocody était bien meilleure.Aujourd’hui on a une université choco,mais au dela des murs nouvellement peints, des lumières qui restent allumées toute la nuit (alors que le campus est vide à ces heures là) et des fontaines d’eau, c’est un gros zéro que cette université.

*choco : expression ivoirienne signifinant chic,moderne,fashion.


Doing Business 2013 : la Côte d’Ivoire parmis les derniers!

 1357383285pmcepicidoingbusiness177ème sur 185 pays ! Voila la place de la Côte d’Ivoire dans le rapport Doing Business 2013 que vient de publier de la Banque mondiale. Le pays n’a donc pas bougé d’un iota depuis le rapport 2012 ou il occupait la même place. Cette mauvaise place est du au fait que le climat  affaires est tout simplement hostile aux affaires.

La Banque mondiale prend comme reference pour ce classement les indicateurs comme la création d’entreprise, l’octroi de permis de construire, l’accès à l’électricité, le transfert de propriété, l’obtention des prêts, la protection des investisseurs, le commerce transfrontalier, l’exécution des contrats ,le recouvrement des impots et le recouvrement des créances.

Les performance du pays sont en recul sur tous ces critères à l’exception du paiement des impots.Mais là encore des efforts restent à faire. En effet en Côte d’Ivoire, il faut payer  62 impôts, taxes et cotisations obligatoires diverses chaque année et ces déclaration ou paiement représentent une taxation globale de 39,5% des bénéfices brut des entreprises. Par contre au Libéria par exemple seulement 33 paiements sont recensés annuellement.

Plus alarmant encore, sur le point de la facilité de creation des entreptrises la note de la Côte d’Ivoire est dégradée de 3 points alors même que le gouvernement a institué un guichet unique depuis l’an dernier et qui étant sensé faciliter les procédures. Résultat : on est passé de 173ème à 176ème! La lecon à tirer est que le guichet unique ne porte pas, pour le moment en tous cas, de resultats positifs. Créer une entreprise demeure toujours aussi pénible.En effet, il faut en moyenne 10 procédures, une moyenne de 32 jours pour créer une entreprise, pour un coût équivalent à 130% du revenu par habitant et un minimum de capital versé représentant en moyenne 184,6% du revenu par habitant.Hallucinnant n’est-ce pas!

Ces mauvais résultats donnent à s’intérroger sur la persperctive d’émergence en 2020 que vend le gouvernement ivoirien.Les miracles n’existant pas en économie (on parle d’un second « miracle ivoirien » tout en sachant que le premier n’était en fait qu’un mirage) le gouvernement ivoirien a tout intérêt à revoir les fondamenatux même de l’economie ivoirienne. Des reformes courageuses s’imposent dans les domaines de la gouvernance même, de la justice, de l’armée et du secteur de la sécurité, de la souveraineté monétaire (sortir du F CFA), le regelemnt des questions foncières et la sécurisation de la propriété privée et la promotion de la libre-entreprise par la mise en place d’un cadre fiscal simple et incitatif (flax taxe).Le developpement est a ce prix là.Commençons par là. L’émergence, on verra après!

 Consulter l’intégralité du Rapport ici


Bousculade du Plateau : le ministre de la santé révoque son directeur de cabinet et son adjoint

La bousculade survenue au Plateau le 1er janvier dernier et qui a occasionné 62 morts fait déja ses premières victimes dans l’administration ivoirienne. C’est ce qu’on pourrait croire en apprenant que la ministre de la santé, Dr Goudou Coffie Raymonde à limogé son directeur de cabinet ainsi que son adjoint.

A la vérité ces deux là ne sont que des victimes collatérales de ce drame sur lequel les responsabilités restent à situer. En effet, le directeur de cabinet et son adjoint ont été limogés après la visite aux blessés de la ministre au CHU de Cocody, visite au cours de laquelle la ministre aurait été choquée de constater le délabrement de l’hôpital public.

Entre le manque de matériels de soins et l’insalubrité des lieux la ministre a dû se rendre compte que les hôpitaux publics ivoiriens ne sont en réalité que des mouroirs pour pauvres.

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Vraie fausse indignation?

Pour l’observateur de la vie sociale ivoirienne ces limogeage sonne comme le signe d’une bouc-émissarisation bien calculée. La ministre de la santé premier responsable de la santé et de la lutte contre le SIDA pouvait-elle légitimement ignorer l’état des hôpitaux publics? Difficile de le croire même avec beaucoup de bonne foi.Sinon on serait en droit de se demander ce que fait la ministre des ses journées à la tête de se ministère si elle ignore la réalité de ses charges.E st-elle aussi déconnectée de la réalité que la majorité des ivoiriens vivent chaque jour dans les centres de santé?

Médecin après la mort

Sur site du ministère de la Santé on apprend que la ministre s’est rendue le lendemain du drame au CHU de Cocody pour « traduire en acte le soutient du Président de la République et du Gouvernement aux blessés et à leurs familles » et « octroyer une somme de dix millions de francs CFA aux familles des blessés ». Mais est ce de cela qu’on besoin les populations? Non dans la mesure ou elles attendent que chaque jour des efforts soient fait par l’Etat pour améliorer le plateau techniques des hôpitaux et la qualité des soins. Certes il es bien de soutenir les familles des victimes en leur octroyant cet argent mais alors qu’en est-il de tous ces anonymes qui meurent chaque jours dans les hôpitaux par manque de soins de qualité? Le vrai défi est là.

Le remède : que tous les membres du gouvernement et autres personnalités se soignent en Côte d’Ivoire.

En Côte d’Ivoire il est de coutume de voir le Président,les membres du gouvernement et autres hauts fonctionnaires aller se soigner à l’extérieur du pays, dans des hôpitaux dignes de ce nom au moindre petit bobo, et ce aux frais du contribuable! Si la ministre de la Santé se soignait au CHU de Cocody elle aurait certainement su depuis longtemps l’état de cet hôpital.

Si ces pratiques étaient interdites, et que tous ceux là étaient contraint de se soigner dans les hôpitaux public comme tout le monde, nuls doutes que des hôpitaux modernes et équipées verraient rapidement le jour. Ne serait-ce que que pour s’assurer à eux et leurs familles des soins de qualité. Et nous nous seront là également pour en profiter.


Les activistes de #CIVSOCIAL arrêtés par la police

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L’entrepreneur social  Cheick Mohamed vient d’être écroué pour « interférence ». Ces actions en faveur des victimes du drame du plateau feraient « interférence » à celles des autorité ivoiriennes.

Il est actuellement dans les locaux de la police judiciaire pour son action en faveur des victimes du drame de la nuit du 31 Décembre au 1er Janvier.
Les activistes du web social se mobilisent alors qu’on apprend que malgré leur refus de signer, Diaby Cheick Mohamed et Cyriac Gohi Cyryky Gbogou viennent d’être contraints à signer leur accusation. Il sont accusés de « faux » « usage de faux », « usurpation de titre » et « interférence ».

Après plus d’une heure d’interrogatoire ils ont été relachés.A suivre!


Bousculade a Abidjan:que s’est-il passé réellement?

La Côte d’Ivoire a commencé l’année 2013 par un drame et des larmes: soixante deux personnes sont mortes, dont de nombreuses jeunes femmes et enfants après les feux d’artifices organisés par le gouvernement.

Deux jours après on ne sait toujours pas ce qui s’est passé. Le gouvernement a annoncé une enquête pour situer les responsabilités. Mais déjà plusieurs versions sur les causes du drame circulent. Aucunes évoquent la possibilité que les cendres chaudes des feux d’artifices se sont répandues sur la foule créant ainsi la panique. D’autres avancent l’hypothèse d’assaillants ayant attaqués la foule à l’arme blanche, d’autres encore parlent de course poursuite entre la police et des pickpockets ayant créés la panique. Enfin la version officielle du gouvernement qui évoque lui un problème d’éclairage aux dires du Premier ministre.

« Je vous dis l’enquête va montrer les circonstances exactes de ce qui s’est passé. Vous savez habituellement le Plateau est dans l’ensemble mieux éclairé que la plus des quartiers, parce qu’il s’agit du quartier des affaires d’Abidjan. Mais écoutez il se trouve que l’éclairage là bas n’était pas suffisant par rapport à ce qui était d’habitude. On a pris note de tout cela, » se défend le Premier ministre interrogé par Rfi , réfutant ainsi la thèse de l’insécurité alors que lors d’un reportage diffusé sur la RTI le lendemain, un agent de la police expliquait la situation au Président Ouattara en avouant l’impuissance des forces de l’ordre au moment des faits devant l’ampleur du drame qui se produisait pourtant devant eux.

Quoiqu’il en soit c’est un sentiment de colère qui anime aujourd’hui les abidjanais qui se demandent si leur sécurité est assurée. Les témoins présents cette nuit là évoquent en tous cas l’absence de la police et d’ambulances sur les lieux combinés aux barrages des voies par les forces de l’ordre.

Les partis politiques d’opposition se sont vite saisis du dossier en demandant une « enquête sérieuse » pour LIDER pendant que le FPI réclame lui la démission du ministre de l’Intérieur. L’enquête en cours permettra-t-elle de savoir la vérité? Déjà le gouverneur du district, Beugré Mambé aurait été entendu par la police et a rejeté toute responsabilité de son administration.

En attendant que la vérité soit sue des bénévoles de #CIVSOCIAL à travers l’initiative @DramePlateau s’organisent pour aider à la prise en charge des victimes et la coordination des actions de soutiens à leurs familles. Leur apport s’est avéré déterminant d’autant plus que les autorités peinaient jusqu’à hier encore à faire ce travail de coordination.


Billy Billy écrit au Président…

Billy Billy L’artiste ivoirien Billy Billy qui s’est fait connaitre par son style directe et sans langue de bois viens de remettre le couvert.Dans cette chanson extrait de son dernier album il dresse au président ivoirien l’image d’une Côte d’Ivoire désabusée et désillusionné alors que les promesses de campagne tardent a ses concrétiser.

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De la situation d’insécurité généralisée et crée pardons par les FRCI, au racket systématique des soldats de Ouattara en passant par les exécutions sommaires dans la forêt du banco, l’artiste dépeint une situation que tous les ivoiriens vivent au quotidien mais en silence.« On contrôle pièces avec lance roquette, y a plus calebasse sur la marché,ils ont fini avec racket », « je comprends pourquoi toi c’est les Nations Unies qui assurent ta sécurité » dit-il.

Pendant ce temps l’artiste reconnait que le Président lui va bien,  » je t’es vu à la télé, tu as pris du poids » dit-il.Mais les FRCI « se payent sur le terrain » .

« La vie est devenue cher même pendant de ramadan », « l’hôpital n’est pas gratuite alors que tu l’a promis l’as nos mamans »  assène t-il avant de fustiger les incessants voyages du Président et se demande qui paie la facture.

En somme fidèle a sa réputation d’enfant du peuple, Billy Billy lève un coin de la chape de plomb de la souffrance du peuple et de son inquiétude.Autant dire que l’album à venir risque de faire beaucoup de bruits alors que des voix s’élèvent déjà pour combattre ses prises de positions.Mais l’artiste reste ferme : « on me menace,on dit de fermer ma gueule,mais je leur ait dit: je ne la fermerai pas,parce que pendant les campagnes vous avez eu besoin de ma gueule… »

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